
Déployé lors du match de Ligue 1 LOSC-PSG, le tifo représentant un lion des Flandres tout en noir fait polémique à Lille.
Dimanche soir, au stade Pierre-Mauroy, les Dogues Virage Est ont déployé un tifo représentant un lion noir sur fond jaune lors du match de ligue 1 LOSC–PSG. Depuis, les réactions se multiplient à Lille : certains saluent un hommage à la Flandre, d’autres dénoncent un symbole à la connotation politique.
Dans les heures qui ont suivi le match de ligue 1 LOSC-PSG, les images du lion noir ont envahi les réseaux. Sous le tifo géant, les supporters lillois chantaient leur attachement au club. Mais dès le lendemain matin, la polémique a éclaté : des internautes ont relevé que le lion affiché n’avait pas les griffes et la langue rouges du blason officiel des Flandres.
Pour certains, une allusion aux symboles utilisés par le mouvement nationaliste flamand. « Sur le moment, j’ai trouvé ça superbe, très fier, très fédérateur », confie Clara, 31 ans, habitante de Wazemmes. « Mais quand j’ai lu sur X que le lion noir pouvait être associé à l’extrême droite flamande, j’ai eu un malaise. On ne sait plus ce qu’on célèbre vraiment.»
Un tifo qui fait débat
Dans les tribunes comme sur la Grand’Place, les avis s’entrechoquent. « Faut arrêter de voir le mal partout », s’agace Maxime, 34 ans, abonné depuis quinze ans. « Le lion noir, c’est le symbole historique du Nord, pas de l’extrême droite. Les DVE (Dogues Virage Est, ndlr) ont voulu rendre hommage à notre région, point. »
Mounir, 42 ans, autre fidèle du LOSC, ne partage pas cet avis. « Quand j’ai vu la banderole ‘Rijsel is Vlams’ (« Lille est flamande » en français, ndlr), j’ai tiqué. Ces mots ont une histoire lourde, surtout en Belgique. Même si ce n’est pas volontaire, c’est maladroit. Les symboles, ça parle, même quand on ne le veut pas », regrette le peintre en bâtiment.
Une récupération politique gênante
L’affaire a pris une tournure inattendue lorsque Tom Van Grieken, leader du parti flamand d’extrême droite Vlaams Belang, a salué le tifo sur les réseaux sociaux. « Là, ça m’a mis mal à l’aise », reconnaît Juliette, 28 ans, Lilloise non supportrice. « Tu fais une belle image pour ton club, et tu te retrouves félicitée par un politique étranger ultra-conservateur. C’est le monde à l’envers. »
Dans les cafés lillois, le débat se prolonge. Pour Paul, 22 ans et fan du Losc depuis ses 8 ans, « le tifo ne pose pas de problème, mais si les DVE sont obligés de s’expliquer, c’est qu’il est raté. Il y aurait eu moins de débat s’ils avaient utilisé le drapeau flamand et pas celui flamingant. »
L’habitant de Faches-Thumesnil rappelle aussi qu’« il y a une partie des supporters des DVE ouvertement racistes qui cherchent à faire de la récupération politique. Mais le racisme dans les stades est un problème profond présent dans tous les groupes d’ultras au foot. »
Fierté ou malaise ?
Christophe, 55 ans, tempère : « Les DVE ont voulu faire un tifo fort, visuel. Pas une thèse politique. Mais ils doivent comprendre qu’un symbole, ça ne se choisit pas à la légère. Quand tu représentes Lille devant la France entière, t’as une responsabilité. »
Et sur les réseaux, les débats n’en finissent pas : entre ceux qui revendiquent une « fierté flamande » assumée et ceux qui dénoncent une « confusion dangereuse », le lion noir des Dogues Virage Est continue de faire parler. Une chose est sûre : au Stade Pierre-Mauroy, le prochain tifo sera scruté de très près par les observateurs…
Alexis MARTINEZ